J'avais déjà lu un roman d'Aude Seigne (Une toile large comme le monde, 2017) que j'avais beaucoup aimé, mais jamais son premier livre, Chroniques de l'Occident nomade, qui a lancé sa carrière d'écrivaine en 2011.
Pas mon truc. Mes attentes étaient peut-être trop hautes (le livre a été très bien reçu et est notamment lauréat du prix Nicolas Bouvier 2011). On retrouve en effet les vignettes des livres de Bouvier : plutôt qu'un récit linéaire, Seigne rapporte des instants, des images de ses voyages. On trouve aussi des tournures de phrase, des passages de Bouvier. Mais contrairement au voyageur qui part en Fiat direction Bombay et reste trois ans sur la route, guidé par le hasard des opportunités plutôt que par un itinéraire ou un guide, Seigne est une backpackeuse typique du début du 21ème siècle, on la trouve dans une auberge à Budapest, en visite aux mines de sel près de Cracovie, sur un vol low cost Genève-Rome. Si j'étais né quelques années plus tôt, j'aurais pu la croiser dans un dortoir en Europe de l'Est.
Mais la différence principale, en dehors de la façon de voyager, c'est que Bouvier arrivait à se retirer du récit, laisser place aux lieux qu'il traversait et surtout aux gens qui croisaient sa route. Seigne se place très au centre du texte, c'est une autobiographie plutôt qu'un récit de voyage. Et ça ne m'a pas particulièrement intéressé.
5/10